Die Wirtschaft (l'économie)
1 L'intégration économique de l'ex-RDA
Lorsqu'est intervenue l'unification, la RFA accumulait des résultats impressionnants
(croissance économique, excédents commerciaux…). Cette santé économique permettait de
penser que la RFA parviendrait, relativement facilement, à intégrer économiquement la
RDA. Au départ, les milieux politiques étaient relativement confiants puisque la RDA
était considérée jusque-là comme le fleuron des économies socialistes. Mais en réalité,
la situation économique de la RDA au moment de l'unification était tout simplement
catastrophique. Helmut Kohl ignorant dans une certaine mesure les réalités économiques
se faisait pourtant fort de réaliser l'unification sans augmentation des impôts à l'ouest
et avec une adaptation quasi instantanée de la RDA au niveau de vie de l'ouest. L'intégration
économique ne serait qu'une formalité… la réalité s'avéra plus complexe.
1.1 1990-1992 : une économie sous perfusion
L'introduction du DM en Allemagne de l'est le 1er juillet 1990 a eu pour conséquence première une
augmentation faramineuse de la consommation dans les nouveaux Länder. Le taux de change de 1 contre 1
pratiqué pour les particuliers, et notamment les épargnants, à concurrence de 4000 marks, favorisa dans
un premier temps les citoyens est-allemands, puisque leur épargne, accumulée parfois depuis des décennies,
faute de pouvoir consommer, s'était trouvée du jour au lendemain considérablement valorisée (le mark de
l'est s'échangeait encore au marché noir à 7 contre 1 en 1990).
Cet accroissement du pouvoir d'achat a déstabilisé encore un peu plus l'économie est-allemande, déjà
largement traumatisée par l'unification car la plupart des produits consommés à l'est provenaient de
l'ouest… Enfin, il faut également tenir compte de la crise économique qui s'installa dans le monde et
en Europe (en particulier à partir de 1992) et qui rendit la compétition encore plus rude : les produits
est-allemands ne trouvaient plus de débouchés ; et la production industrielle dans l'ex-RDA s'effondra
littéralement.
La conséquence immédiate de cette forte désindustrialisation fut la destruction massive et quasi
instantanée des emplois dans l'est de l'Allemagne.
Mais il est un autre élément qui contribua à aggraver les difficultés de l'ex-RDA : ce fut la
politique salariale menée par le gouvernement de Bonn, qui eut de forts effets sur l'économie
est-allemande et, par voie de conséquence, sur l'emploi. Le fait d'avoir décidé de convertir les
salaires est-allemands au taux de un pour un, choix éminemment politique, eut pour effet d'augmenter
considérablement les coûts de production… Considérant la disproportion qui existait entre le niveau
des salaires et celui de la productivité dans les nouveaux Länder, les investisseurs ouest-allemands
ont préféré délocaliser leurs activités vers les pays de l'est, dont la main d'œuvre est moins
coûteuse.
Cette situation profita cependant dans le même temps à l'industrie de l'ouest du pays, laquelle assurait
presque à elle seule l'approvisionnement de 16 millions d'Allemands de l'est.
1.2 Le passage à l'économie de marché
Dans ces conditions, réussir le passage d'une économie planifiée à une économie de marché pouvait
sembler relever de la gageure. De vastes secteurs de l'économie est-allemande n'étaient en effet pas
capables de soutenir la concurrence avec celle des pays occidentaux. La productivité de son économie
était inférieure de 40% à celle de la RFA, l'endettement du pays faramineux, l'appareil de production
vétuste et inadapté… Il fallait également moderniser les infrastructures…
Pour cela, le gouvernement ouest-allemand se vit obligé d'envisager des transferts de fonds importants
en vue de prendre en charge les conséquences sociales désastreuses pour les salariés est-allemands. Ces
contributions sociales représentent près de 41% du montant total des transferts financiers entre l'ouest
et l'est du pays et sont consacrés essentiellement aux secteurs suivants : l'aide aux chômeurs, la réforme
du système de formation continue, le soutien à l'emploi dans les secteurs déficitaires…
1.3 Conséquences économique et budgétaires pour la RDA
Dès la fin de 1991, les importants excédents commerciaux de l'ex-RFA s'amenuisèrent sérieusement :
l'économie allemande détournée de ses débouchés traditionnels (l'exportation), se concentrait sur la
remise à niveau de l'ex-RDA.
Le développement économique des nouveaux Länder ainsi que l'accompagnement social de ce dernier
forcèrent le gouvernement fédéral à revoir à la hausse toutes les prévisions budgétaires (les transferts
représentèrent pendant un moment plus de 5% du PIB ouest-allemand !). Le déficit public allemand atteignit
des sommets...
C'est ainsi que, contrairement à ce qu'il avait promis lors des campagnes électorales, Helmut
Kohl décida d'augmenter de manière importante les impôts.
Chaque année, ce sont plus de 100 milliards de DM de fonds publics qui financèrent de 1990 à
1995 la restructuration de l'économie est-allemande (un peu moins par la suite).
1.4 La grogne des contribuables
Les salariés ouest-allemands, qui acceptent de plus en plus difficilement de " faire les frais "
de l'unification, revendiquèrent des hausses de salaires importantes. Déjà engagée dans un processus
inflationniste, l'Allemagne unifiée risquait fort de pâtir de cette dérive. Dans ces conditions, le
danger était grand de voir se creuser les disparités entre les deux parties du pays.
Si l'on prend en compte le fait qu'avec ses 16 millions d'habitants, l'ex-RDA représente près de 20%
de la population de l'Allemagne, mais seulement 7% de son PNB, que sa productivité est très largement
inférieure à celle de l'ouest, provoquant un désengagement des industriels occidentaux vers d'autres
pays de l'est, l'unification ne pouvait que prendre l'aspect d'une catastrophe économique aux yeux
d'une partie des Allemands de l'est.
1.5 1992-1995 : l'économie est-allemande renaît de ses cendres
Après cette première phase inquiétante, les premiers signes d'une amélioration de l'économie
est-allemande se sont fait sentir dès 1992.
Les investissements massifs du gouvernement fédéral et les aides de l'UE (dans le cadre des
politiques régionales) ont contribué à améliorer sensiblement l'état des infrastructures et le
tissu industriel est-allemand. Ces investissements ont amené progressivement l'appareil de production
à un niveau compatible avec la concurrence internationale grâce à la restructuration et à la
modernisation des équipements industriels, parallèlement à l'instauration de méthodes de production
plus souples que celles de l'économie dirigiste de l'ex-RDA.
La Treuhandanstalt, organisme créé par le gouvernement de la RDA en mars 1990, et dont l'objectif
était d'assurer un passage en douceur de l'économie planifiée à l'économie de marché, a joué un rôle
de tout premier plan dans l'assainissement de l'économie est-allemande. Sa mission qui était au départ
de préserver les intérêts des entreprises qui se transformaient en sociétés de type capitaliste, tant
dans l'industrie que dans l'agriculture, le commerce ou les services, a progressivement évolué vers une
privatisation presque sauvage des entreprises, avant de veiller finalement à l'assainissement financier
et industriel des entreprises dont on pouvait espérer qu'elles trouveraient un repreneur occidental.
Les sociétés jugées non viables ont souvent été fermées et les autres ont subi un " dégraissage "
important, d'où, dans un premier temps une aggravation du chômage.
Ainsi, sur les 12 300 entreprises dont la Treuhandanstalt avait la charge en 1990, 65% ont été
privatisées ou restituées à leurs anciens propriétaires, et 30% environ ont été supprimées. Le coût
financier de l'activité de cette institution a également été lourd pour les contribuables. Alors que
le taux de chômage dans l'ex-RDA passait de 10, 3% en 1990 à 15, 2% en 1994, une légère décrue
commença à s'amorcer en 1995, puisque ce taux est revenu à un peu plus de 13% en 1995.
Cette décrue relative du chômage est également imputable à une meilleure adaptation des salariés à
l'économie de marché. Les structures de formation continue, les systèmes de gestion… se sont considérablement
améliorés. Depuis, heureusement, la croissance dans l'est du pays semble se maintenir à un niveau élevé.
Fiche vocabulaire
- Die Volkswirtschaft (l'économie nationale, la macro-économie)
- die Marktwirtschaft (l'économie de marché)
- der Kapitalismus (le capitalisme)
- die Planwirtschaft (l'économie planifiée)
- der Kommunismus (le communisme)
- die Kunjunktur (la conjoncture)
- die Inflation (l'inflation)
- die Rezession (la récession)
- das Wachstum (la croissance)
- das Bruttosozialprodukt (le produit national brut, le PNB)
- die Gesellschaft (la société)
- der Konsum (la consommation)
- die Konkurrenz (la concurrence)
- die Konkurrenzfähigkeit (la compétitivité)
- das Unternehmen (l'entreprise)
- die Produktion = die Herstellung (la production)
- der Verbraucher (le consommateur)
2 L'industrie
En 1993, l 'Allemagne était le deuxième pays industriel du monde, derrière les Etats-Unis. Avec plus
de 50 000 entreprises et près de 7 millions de salariés, l'industrie est avec les services, l'un des
secteurs clés en Allemagne. L' industrie a pourtant nettement régressé au profit des services et les
branches traditionnelles de l'industrie ont perdu du terrain face aux nouvelles branches (technologies
de l'information et de la communication : par exemple, une des plus grandes et des plus importantes
entreprises de progiciels intégrés, SAP, est une entreprise allemande).
2.1 Les branches industrielles principales
Les branches industrielles " traditionnelles " qui ont fait et font encore le prestige de
l'activité économique allemande sont les secteurs de l'automobile (Volkswagen, BMW, Daimler-Benz)
(l'Allemagne est en 3ème position après les Etats-Unis et le Japon), de l'industrie chimique
(Hoechst, Bayer, BASF), et l'industrie de l'électronique (Siemens, Bosch)…
2.2 Les innovations
L'Allemagne est très dépendante de ses exportations. Pour rester compétitive, elle compte
beaucoup sur sa technologie de pointe : le gouvernement fédéral encourage de manière très
importante la R&D (recherche et développement) en investissant plus de 1100 milliards de DM
dans ce secteur.
Fiche vocabulaire
- Der Markt (le marché)
- der Käufer (l'acheteur)
- die Nachfrage (la demande)
- die Entlassung (le licenciement)
- die Arbeitslosigkeit (le chômage)
- der Arbeitnehmer (le salarié)
- der Arbeitgeber (l'employeur)
- das Einkommen (le revenu)
- der Lohn (le salaire)
- der Dienstleistungssektor (le secteur des services)
- die Steuer (l'impôt)
- der Steuerzahler (le contribuable)
3 Le commerce extérieur
Après avoir connu des excédents record jusqu'en 1989, le commerce extérieur allemand a subi
le contrecoup de l'unification. Une certaine amélioration depuis 1994 s'explique essentiellement
par une certaine baisse des importations. L'intégration économique de l'Allemagne de l'est explique
en grande partie cette évolution, puisque de 90 à 93, le potentiel économique ouest-allemand s'est
tourné avant tout vers les besoins des nouveaux Länder. Tantôt le premier, tantôt le second plus
grand pays exportateur au monde, même en difficulté, l'Allemagne reste devant le Japon et la
France !
Les principaux partenaires commerciaux de l'Allemagne pour l'exportation sont la France (12%),
la Grande-Bretagne (8%), les Etats-Unis (8%), l'Italie (7, 5%) et les Pays-Bas (7, 5%) ; pour
l'importation, ce sont la France (11%), l'Italie (8, 4%), les Pays-Bas (8, 2%), et les Etats-Unis
(7, 3%).
Fiche vocabulaire
- Die Handelsbilanz (la balance commerciale)
- expandieren (connaître une expansion)
- wachsen (croître)
- der Handel (le commerce)
- der Import (l'importation)
- der Export (l'exportation)
4 L'agriculture et la protection de l'environnement
4.1 L'agriculture
Comme dans nombre de pays européens, l'exode rural a considérablement fait baisser le nombre des
agriculteurs depuis 50 ans. L'Allemagne n'en demeure pas moins une puissance agricole importante avec
environ 500 000 exploitations et 1, 5 millions de salariés. Parallèlement à la baisse des effectifs,
l'Allemagne a enregistré des gains de productivité considérables.
4.2 La protection de l'environnement
La Loi fondamentale fait de la protection de l'environnement l'un des objectifs essentiels de l'Etat
afin d'assumer " sa responsabilité pour les générations futures ". Plus de 700 000 personnes travaillent
en Allemagne dans le domaine de la protection de l'environnement.
Le ministère de l'Environnement s'est donné 3 priorités : la prévention, la répression du pollueur, et
la coopération entre l'Etat, l'économie et le citoyen.
La situation des nouveaux Länder est dans ce domaine plutôt préoccupante : aucune politique de préservation
de l'environnement n'avait été pratiquée jusqu'en 1990 ! Il s'agir donc de normaliser les régions en retard…
Fiche vocabulaire
- Die Landwirtschaft (l'agriculture)
- die Landbevölkerung (la population rurale)
- der Bauer (le paysan, l'agriculteur)
- die Umwelt (l'environnement)
- die Umweltverschmutzung (la pollution)
- der Umweltschutz (la protection de l'environnement)
- die Umweltpolitik (la politique d'environnement)
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