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Saint Aman

1:Sa vie

Marc-Antoine Girard, sieur de Saint-Amant, est issu d’une famille de marchands protestants. Sa vie est riche d’aventures et de plaisirs des plus divers. Il commence peut-être par un voyage aux Amériques, parcourt ensuite l’Angleterre et l’Espagne, l’Italie puis la Pologne, où il est gentilhomme de chambre de l’épouse du roi Ladislas VII. Pendant la guerre des Flandres, il est capturé par les Espagnols, passe par la cour de la reine Christine de Suède, et rentre en France en 1651. Campagnes et tavernes, aventures galantes ou militaires, voilà la vie que mène Saint-Amant, bien souvent en compagnie de ses amis intimes Théophile de Viau et Boisrobert. Sa poésie, fantasque et maniériste, est à l’image de son caractère. Il est par ailleurs l’un des premiers membres de la jeune Académie française.

2:Son oeuvre

La liberté dans l’art, telle serait la règle de Saint-Amant, s’il avait seulement jamais connu de règle, au grand dam de Malherbe. Selon l’humeur, le caprice ou la fantaisie, il compose des élégies*, des sonnets*, des odes*, des épigrammes*, des chansons, des rondeaux. Il chante « Le Melon », « Le Paresseux », « La Pluie » et « Le Fromage ». Le style du poète est bien souvent lyrique*, quand il évoque la nature, les saisons, et la fameuse « Solitude » qui inspire son ami, Théophile de Viau ; mais il est parfois satirique, dans « Albion » et dans « La Rome ridicule », et devient fantastique dans ses « Visions » de cauchemar. Dans « Le Contemplateur », il écoute « Le bruit des ailes du silence/Qui vole dans l’obscurité », et dans « Soleil levant », il observe le gentil papillon « Qui porte de la part du lys/Un baiser à la rose ». C’est que Saint-Amant passe sans crier gare du caprice héroï-comique à la méditation préromantique sur la poésie des ruines. Quoi qu’il en soit, il a su retrouver dans ses poèmes, comme dans sa vie, le dernier mot des livres de Rabelais qui nous invite à boire : Trinch !

La gloire des classiques a un peu éclipsé celle des auteurs « grotesques », comme les appelle Théophile Gautier, qui, au siècle romantique, a tenu à leur rendre justice et hommage. En Saint-Amant qu’il apprécie tout particulièrement, il trouve « quelque chose d’excessif et d’étrange »... deux qualificatifs très favorables, sous sa plume.

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