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Présentation générale du XVIIIème siècle

Introduction

Le xviiie siècle, qui met fin à l’Ancien Régime et renverse une monarchie millénaire, semble le crépuscule d’un monde, qui jette, dans un dernier éclat, ses plus beaux feux.

Mais c’est aussi l’aurore de temps nouveaux, l’avènement de la République, les premiers signes de la révolution industrielle et de l’époque contemporaine. Ce siècle est donc un tournant capital de l’histoire de la France.

1:Evolutions politiques

À la mort de Louis XIV en 1715, la Régence, assurée par Philippe d’Orléans, amorce un mouvement de détente. À l’austérité politique et religieuse de rigueur des années précédentes succède un relâchement véritable. Les persécutions contre les jansénistes cessent, les parlements retrouvent quelques unes de leurs prérogatives, la France se rapproche de l’Angleterre et de la Hollande. Entre les mains de Louis XV, le pouvoir devrait assurer la prospérité du royaume.

Mais la politique irrégulière du monarque suscite des mécontentements de tous bords. Les expéditions militaires hasardeuses ne rapportent guère, et mettent un terme à l’expansion coloniale de la France, qui perd le Canada après la guerre de Sept Ans en 1763. La réforme de l’État et des finances n’aboutit pas, bloquée par les résistances nobiliaires. L’agitation des parlements ne désarme pas sous Louis XVI, qui, ne sachant plus quoi faire, convoque les États Généraux en 1789. La Révolution gronde. Dès lors, les événements se précipitent : la prise de la Bastille, l’abolition des privilèges, la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen, la Constitution civile du clergé, la fuite du roi à Varennes, l’avènement de la République, le procès et l’exécution du monarque, puis le Directoire, le Consulat et l’Empire, conduit par Napoléon Bonaparte.

2:Evolutions économiques et sociales

Le xviiie siècle est globalement une époque de croissance économique et démographique. Les fléaux, guerres, pestes et famines, sont en recul, et les rendements agricoles augmentent quelque peu. Le commerce et l’économie coloniales, fondés sur le scandale de l’esclavage des nègres, enrichissent la métropole. Le système financier de Law, qui met en circulation des billets de papier-monnaie, malgré une banqueroute retentissante, favorise les échanges et les fortunes nouvelles. La révolution industrielle amorcée en Angleterre donne l’exemple d’un capitalisme moderne et efficace.

La mobilité économique permet une relative mobilité sociale.

La bourgeoisie s’enrichit et s’élargit en nombre, quoique la misère demeure générale. L’alphabétisation progresse, notamment dans les villes, la conscience politique aussi. L’affaiblissement de la monarchie absolue favorise les ambitions opposées du peuple et de la noblesse. De ces évolutions et de ces contradictions naît la Révolution, qui permet la promotion politique de la bourgeoisie.

3:Evolutions culturelles

Le centre culturel de la France passe de la cour de Versailles aux salons parisiens, souvent tenus par des femmes : la duchesse du Maine, Mme de Lambert, Mme de Tencin, Mme Geoffrin, Mme du Deffand, Mme Necker, Mlle de Lespinasse. C’est là que se réunissent les beaux esprits, Fontenelle, Montesquieu, Marivaux, Helvétius, d’Holbach, d’Alembert, Condillac, Condorcet. Mais on fréquente aussi les cafés, que ne dédaignent ni Diderot, ni Voltaire, et les clubs, appelés à un rôle important sous la Révolution.

À la mort de Louis XIV, la Régence permet une liberté intellectuelle qui se traduit dans les discussions et les comportements de la haute société. L’esprit critique se développe dans tous les domaines : la science, la religion, la politique, la morale. La liberté nouvelle favorise le libertinage des uns et les volontés de réforme des autres. La raison conquérante, qui culmine dans la philosophie des Lumières, doit cependant donner sa place à la sensibilité nouvelle, qui demande à s’exprimer.

Cette sensibilité envahit les arts : plus de grâce, et moins de majesté. L’architecture rococo*, issue du style baroque*, déploie ses courbes et ornements. La « querelle des Bouffons » oppose à la tradition musicale classique française la vivacité nouvelle de l’opéra italien. Les tableaux de Watteau, de Boucher, de Vernet ou de Greuze, parlent au cœur. La sensibilité nouvelle embrasse dans un même élan le plaisir et le bonheur.

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