Présentation générale du XVIème siècle
1:La vie politique
A:Le reforcement de la monarchie
Le fait marquant du siècle est le renforcement de la monarchie. Les guerres que mène
le roi de France, Louis XII, et notamment en Italie, lui permettent progressivement de
s’affirmer en Europe face aux puissants Habsbourg. L’État est plus centralisé, et l’édit
de Villers-Cotterêts en 1539 marque symboliquement la domination officielle et unificatrice
de la langue française dans tout le royaume, à la fois face au latin des savants et aux
dialectes des provinces. Le jeune roi Charles IX est présenté par Catherine de Médicis
aux bonnes villes, et les entrées royales font reconnaître au peuple la souveraineté du
prince. Avant lui, François Ier et Henri II, puissants et glorieux, ont permis cet essor
de la monarchie, que ses successeurs Henri III et Henri IV tentent de maintenir et de
consolider. Et en effet, lorsque meurt ce dernier en 1610, il semble que les bases de
la monarchie absolue du siècle à venir soient déjà en place.
B:Les troubles de la monarchie
Et pourtant, la monarchie est secouée de troubles graves : huit guerres civiles en moins
de cinquante ans. Dès 1534, l’affaire des Placards annonce les persécutions à venir contre
les protestants, et à partir de 1562, les combats se multiplient, avec cette triste apogée du
24 août 1572 : le massacre de la Saint-Barthélemy. Mais les guerres de Religion entre huguenots
et catholiques sont aussi bien un conflit entre des princes rivaux, qui entendent retrouver dans
l’État moderne les prérogatives féodales qui étaient naguère les leurs dans le royaume de France.
Entre les Guise, les Condé, les Montpensier ou les Bourbon, la royauté affaiblie tente de trouver
un improbable équilibre. Le seul Henri IV, après une cruelle et dernière guerre, saura mettre un
terme aux conflits, en offrant aux catholiques sa conversion, aux protestants, l’édit de Nantes
qui autorise une relative liberté de culte, confisquant au passage entre ses mains l’essentiel
des pouvoirs, désormais retirés au contrôle des grands.
2:La vie culturelle
A:Le temps de la renaissance
Le siècle s’est voulu un temps de renaissance. Rejetant le Moyen Âge, trop barbare et
gothique à ses yeux, il embrasse avec ferveur les idées et les arts que lui inspire
l’Antiquité gréco-romaine. En Italie, les Français découvrent une culture du savoir et
des Muses, un art de vivre aussi, qu’ils veulent proposer à leurs compatriotes. François
Ier se prend de passion pour la Joconde, et en fondant le Collège des lecteurs royaux,
l’actuel Collège de France, face à la Sorbonne médiévale, il accorde son soutien à l’humanisme
en plein essor, que favorise le développement nouveau de l’imprimerie de Gutenberg. Après le
temps des cathédrales, voici venir le temps des palais Renaissance et des châteaux de la Loire,
Amboise, Chambord, Chenonceaux, Villandry…
B:Le développement des sciences et des techniques
Les sciences et techniques contribuent largement à la culture en ce beau siècle. Le
Nouveau Monde qui apparaît à l’horizon semble une promesse d’ouverture, quoique la richesse
escomptée réside moins dans la rencontre de civilisations nouvelles, d’ailleurs rapidement
domptées ou massacrées, que dans les perspectives de mines d’or ou de nouvelles routes de
commerce, où la France, du reste, réussit assez mal. Mais dans le monde entier, de nouvelles
voies sont offertes, qu’explorent, curieux, Christophe Colomb, Vasco de Gama, Magellan,
Jacques Cartier etc., et Mercator dresse enfin une carte du monde. Les mathématiciens,
Cardan, Ferrari, Viète font avancer la science. Grégoire XIII remet à l’heure les pendules
de la chrétienté par la réforme du calendrier. Le microcosme qu’est le corps humain est
observé et disséqué par Ambroise Paré, tandis que Copernic, Giordano Bruno et Galilée
observent le macrocosme, et définissent les lois de l’Univers, apprenant au monde
incrédule que la terre tourne sur elle-même, qu’elle est ronde en effet et, idée plus
incroyable encore, qu’elle n’est pas au centre de la création !
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