Le Moyen Age
1:Introduction
Le Moyen Âge, comme le suggère son nom, est une période intermédiaire, celle qui roule
de la chute de l’Empire romain d’Occident en 476 à la chute de l’Empire romain d’Orient en
1453, à moins qu’on ne retienne cette autre date, hautement symbolique, 1492, la découverte
du Nouveau Monde, du moins pour les Européens : ce sont mille ans d’histoire qui ont
progressivement donné corps et âme à la nation française.
2:L'essort de la langue française
Le fait marquant du Moyen Âge en France, c’est d’abord la naissance de la langue française.
Son émergence est permise par un long processus en deux temps. Tout d’abord, la dislocation de
l’unité linguistique en Europe. En effet, jusqu’alors, l’Empire romain avait imposé le latin de
la Judée à l’Écosse, en passant par Lyon et Carthage. Or, au fil du temps, notamment après la
chute de Rome en 476, la langue évolue de manière séparée selon les provinces de l’Empire défunt.
Mais bientôt, et c’est le deuxième phénomène intéressant, apparaît, à la faveur de la centralisation
de l’État français, une recomposition linguistique nouvelle. Ainsi les dialectes issus du latin
moribond en Gaule, le francien notamment, sont-ils à l’origine du français moderne.
Quelques dates servent de jalons à cette évolution :
- 813 : un canon du concile de Tours invite les prêtres à prêcher in linguam rusticam gallicam
aut theotiscam, c’est-à-dire en langue vulgaire, gauloise ou teutonne, de manière à se faire entendre
du peuple, car il devient patent que le latin n’est plus la langue communément parlée
- 842 : le Serment de Strasbourg, traité de paix entre Charles le Chauve et Louis le Germanique,
est rédigé en allemand et en langue romane.
Dans le système linguistique nouveau, des oppositions structurales se font jour : latin/français,
écrit/oral, culture savante/culture populaire, sans compter la multiplicité des dialectes, ceux du Sud,
constituant ensemble la langue d’oc, face à ceux du Nord, formant la langue d’oïl.
3:L'essort des XIIème et Xxème siècle
Les xiie et xiiie siècles sont dans cette France féodale une période d’expansion politique,
économique et culturelle.
Longuement préparée par les Carolingiens, la structure politique du pays s’affirme dans la
monarchie qui s’impose peu à peu. Elle dispose de bases théoriques, que fondent ses partisans,
à l’instar de Suger, abbé de Saint-Denis de 1122 à 1151, et conseiller du roi, mais aussi de
moyens pratiques, grâce aux enquêteurs royaux qui ont pour mission de vérifier, et de corriger
éventuellement, l’application des ordonnances royales. En outre, les victoires militaires de
Philippe Auguste (1180-1223) en Normandie et à Bouvines (1214) jointes au prestige moral de Louis
IX (1226-1270) contribuent, au siècle des croisades, à l’émergence d’un fort sentiment national.
De la sorte, la monarchie française semble bien établie dans les provinces et à l’étranger, mais
au détriment des Juifs, Cathares, pauvres, révoltés et marginaux de toutes sortes, cruellement
réprimés au nom de l’ordre.
Les conditions économiques paraissent relativement favorables. Dans les campagnes, les moyens
techniques s’améliorent (la charrue à roues, la ferrure, les applications du moulin...) ; à partir
du xiiie siècle, la culture intensive devient plus fréquente, et l’assolement triennal progresse
peu à peu ; des cultures plus lucratives sont envisagées (la vigne, le chanvre, le lin, le pastel),
et les rendements augmentent. Dans les villes, le bâtiment est en plein essor : la pierre remplace
le bois. Les commerçants alimentent les marchés et rejoignent les maîtres drapiers et autres artisans
à l’occasion des grandes foires de commerce. Celles de Champagne sont particulièrement réputées. Dans
les communautés urbaines, nanties de privilèges, la bourgeoisie s’impose peu à peu.
La vie culturelle s’intensifie. C’est le temps des cathédrales : Noyon, Senlis, Paris, Chartres,
Rouen... L’art gothique servi par le vitrail et la statuaire paraît à son apogée. La translatio studii,
le transfert du savoir d’Athènes à Rome, semble désormais profiter à la France, et les ordres nouveaux,
cisterciens, franciscains et dominicains prennent en charge la réévangélisation du pays.
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