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Marguerite Duras

Vie et oeuvre

Après une jeunesse passée en Indochine, racontée dans Un barrage contre le Pacifique (1950) et dans L’Amant (prix Goncourt en 1984), Marguerite Duras vient à Paris achever ses études. Ses premiers récits font penser à Green, Mauriac, et parfois à Hemingway, mais à partir des Petits Chevaux de Tarquinia (1953), son style se rapproche du Nouveau Roman.

Dans ses œuvres, l’action, plutôt mince en effet, le cède au flux de la conscience, dont l’écoulement dans la durée comble l’attente d’un improbable événement, trop longtemps espéré. Loin de vouloir expliquer la psychologie des personnages, la romancière préfère restituer au contraire les intermittences de l’âme, la passivité des corps, l’incertitude de l’être. Ses personnages ne parviennent guère à se saisir eux-mêmes, avancent dans la vie « sans savoir pourquoi », et espèrent néanmoins « que quelque chose sorte du monde ». L’opacité des choses, la difficulté d’être et de communiquer, contraignent bien souvent, en fin de compte, les héroïnes de ses romans à « rentrer dans le silence ».

Pourtant, le thème privilégié de son œuvre est la rencontre. Les personnages tentent d’échapper à leur solitude existentielle, et de se rapprocher d’autrui, pour trouver, peut-être le bonheur ou l’amour, ou du moins quelque chose de nouveau : Le Square, Moderato Cantabile (1958), Dix Heures et demie du soir en été (1960), L’Après-midi de M. Andesmas (1962), Le Ravissement de Lol V. Stein (1964), Le Vice-Consul (1965), L’Amante anglaise (1968). Mais la platitude des propos, qui cache, cependant, des « situations ambiguës et inextricables », révèle la « faiblesse essentielle et mortelle des personnages », notamment dans La Maladie de la mort (1982).

Sensible aux échos de la voix, Marguerite Duras s’est tournée vers le théâtre : La Musica (1966), Des journées entières dans les arbres (1968), L’Amante anglaise (1982) ; mais aussi vers le cinéma : Hiroshima mon amour (1959), Une aussi longue absence (1961), Le Camion (1977). Au cinéma, au théâtre comme dans ses romans, elle tente de saisir le jour qui passe, et le désir, toujours inabouti...

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