Madame de Staël
Résumé et commentaire de l’oeuvre
Germaine de Staël est la fille de Necker, le célèbre ministre de Louis XVI. Elle grandit au milieu
du salon prestigieux que tient sa mère, et s’initie à la philosophie des Lumières. En 1786, elle épouse
l’ambassadeur de Suède, le baron de Staël-Holstein. À partir de la Révolution, son prestige ne cesse
de croître. Elle est favorable à une monarchie constitutionnelle, elle intrigue, elle se lie avec
l’écrivain Benjamin Constant. Ses idées politiques libérales ennuient Napoléon, qui lui ordonne de
s’éloigner « d’au moins quarante lieues » de Paris. La voici donc en exil, en Allemagne, en Italie,
en Autriche, mais la police impériale ne cesse de l’ennuyer. Femme admirable et cosmopolite au
confluent de deux siècles, elle a traversé l’Europe, rencontré de grands hommes, et marqué de son
empreinte l’histoire du romantisme naissant.
En effet, dans ses deux ouvrages théoriques De la littérature considérée dans ses rapports
avec les institutions sociales (1800), et De l’Allemagne (1813), Mme de Staël définit le mal du
siècle, cette mélancolie caractéristique de l’âme romantique, le génie et l’inspiration. Elle
fait connaître à la France la littérature allemande, et précise quelques oppositions demeurées
célèbres entre poésie du Midi et poésie du Nord, classicisme et romantisme. Mme de Staël fait
ainsi le lien entre le rationalisme critique du xviiie siècle et le romantisme enthousiaste du
xixe siècle.
Mais elle s’est aussi illustrée par ses romans. Delphine, roman épistolaire* publié en 1802,
raconte les amours contrariées de Delphine et de Léonce. Celui-ci croit à tort à l’infidélité de
son amie, et finit par épouser Mathilde. Lorsqu’enfin il se rend compte de son erreur, il ne se
résout pas au divorce, tandis que Delphine entre dans les ordres. Il se jette dans le feu de la
guerre où il trouve la mort, bientôt rejoint par Delphine.
Corinne ou l’Italie (1807) évoque la passion de Lord Oswald, de voyage en Italie, pour la poétesse
Corinne. Les sentiments s’exaltent au spectacle enthousiasmant des beautés du pays. Revenant en
Angleterre, Oswald se laisse vaincre par les préjugés de son entourage, épouse Lucile et renonce
à Corinne qui, l’apprenant, meurt dans les bras des jeunes fiancés.
Dans ses romans, face à la société et à ses règles, Mme de Staël réhabilite la passion et
réclame le droit au bonheur d’aimer. Elle jette toute son ardeur dans ses récits, aux accents
bien souvent autobiographiques.
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