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Jean Giono

Vie et oeuvre

Jean Giono naît à Manosque, dans la vallée de la Durance, aux pieds des Alpes. Il grandit dans une famille modeste et, autodidacte, s’initie de lui-même aux classiques grecs et latins de la littérature antique. Ses premiers romans, Colline (1929), Un de Baumugnes (1929) et Regain (1930) composent la Trilogie de Pan, et il célèbre la nature avec enthousiasme et lyrisme.

Son goût de la nature le pousse à dénoncer le monde moderne en général : la guerre dans Le Grand Troupeau en 1931 et Refus d’obéissance en 1937 (son attitude pacifiste lui vaudra même d’être deux fois emprisonné), le mode de vie urbain dans Que ma joie demeure (1935), Les Vraies Richesses (1936). Au contraire, la vie rustique éclate dans Le Chant du monde (1934), Bataille dans la montagne (1937), Le Poids du ciel (1938).

Après la Seconde Guerre mondiale, Giono s’attache à ses Chroniques. Un roi sans divertissement (1947) est la première de la série : c’est l’histoire d’un village isolé que troublent les crimes répétés d’un mystérieux malfaiteur, qui se révèle être Langlois, un brave homme du coin. Ces chroniques ont pour cadre la France et l’Italie entre 1830 et 1848. Suivent Mort d’un personnage (1949), Les Âmes fortes (1950), Le Hussard sur le toit (1951), Le Moulin de Pologne (1952), Les Deux Cavaliers de l’orage (1965), L’Iris de Suse (1970). Il met en scène des héros indépendants, pleins d’énergie, à la recherche du bonheur, dont le meilleur exemple est l’Angelo du Hussard sur le toit.

L’intrigue de ce roman a pour cadre la Provence du début du xixe siècle. Angelo, jeune colonel de hussards, arrive dans un village ravagé par le choléra. Avec un médecin, il tente en vain de sauver les survivants à l’agonie. Au soleil du Midi, la pourriture atroce se répand de village en village, et le jeune médecin ne tarde pas à mourir à son tour. À Manosque, où il pense retrouver son frère de lait, Angelo est rejeté et poursuivi. Il se réfugie sur les toits où il demeure quelques temps. Il rencontre un jour une jeune femme, et avec elle, évite de nombreuses mésaventures, mais non pas le choléra qui frappe alors Pauline. Il parvient malgré tout à la sauver.

Le caractère stendhalien du roman, qui rappelle en effet La Chartreuse de Parme, tient au goût de l’aventure, à l’enthousiasme et à la générosité du héros mis en scène. Le style, plein d’allant, est leste et bien rythmé. La mort atroce qui sévit partout semble épargner ce héros, que nimbe une sorte de grâce exceptionnelle.

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