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Charles Péguy

Vie et oeuvre

Charles Péguy est issu d’une famille modeste, il aime à le redire. Son parcours exemplaire le conduit jusqu’à l’École normale Supérieure. Farouche, indépendant, il y demeure peu, assez longtemps cependant pour rencontrer Romain Rolland et le philosophe Bergson. En 1896, il écrit un drame, Jeanne d’Arc, où se révèle sa vocation littéraire et spirituelle. Il s’imprègne aussi de socialisme, dans une perspective humanitaire et universelle. Il s’engage avec Lucien Herr, bibliothécaire de l’École Normale, pour la révision du procès de Dreyfus.

Mais il rompt bientôt avec l’orthodoxie socialiste, Lucien Herr et Jean Jaurès, et fonde les Cahiers de la Quinzaine, une revue indépendante, qui publiera Romain Rolland, André Suarès, Julien Benda, Anatole France, et Péguy lui-même. Face à « la menace d’une invasion allemande », la mystique socialiste de Péguy évolue vers une mystique de la patrie française, qui s’exprime, non sans excès, dans Notre patrie, en 1905, Victor-Marie, comte Hugo, Notre jeunesse en 1910, et L’Argent. Il y affirme en outre ses talents de polémiste. Il attaque tour à tour les socialistes, la droite et l’Église, et d’une manière générale, sans nuances véritables, le « monde moderne ».

Mais l’idéalisme chrétien et patriotique est l’élément dominant de sa pensée : il s’agit de promouvoir un « héroïsme de race » en « héroïsme de grâce ». Il écrit Le Mystère de la Charité de Jeanne d’Arc en 1910, Le Porche du mystère de la deuxième vertu en 1911, La Tapisserie de sainte Geneviève et de Jeanne d’Arc en 1912, La Tapisserie de Notre-Dame en 1913. Ayant depuis longtemps préparé la « génération de la revanche », il meurt au front dès 1914.

Les œuvres de Péguy révèlent sa pensée sociale, religieuse ou patriotique. Dans tous les cas, il s’engage avec humeur et passion. L’idéalisme de ses écrits s’ancre dans cette « terre charnelle », qu’il aime tant. Son mysticisme est empreint d’une ferveur paysanne : il exalte la Beauce, qu’il présente à Notre-Dame de Chartres, les humbles, la nature. Il n’a que mépris pour les intérêts temporels et bassement politiques. Ses vers et ses poèmes en prose sont pleins d’une lenteur majestueuse, de répétitions oratoires, qui donnent à son style un tour solennel et naturel à la fois. L’emphase monotone devient alors une litanie inspirée.

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