Le barbier de Séville de Beaumarchais
Résumé et commentaire
Le Barbier de Séville est le premier volet d’une trilogie fameuse, qui comprend
également, Le Mariage de Figaro, La Mère coupable. Si cette dernière œuvre a connu
moins de succès, les deux autres, au contraire, ont toujours reçu du public un accueil
chaleureux.
En 1772, Beaumarchais propose au théâtre italien un opéra-comique en cinq actes.
Mais des refus divers, la censure et les premières réactions défavorables du public
le contraignent à remanier sa pièce qui, en 1775, est alors une comédie en quatre
actes, plus rapide et mieux rythmée : Le Barbier de Séville ou la précaution inutile –
le succès est au rendez-vous. Au Trianon de Versailles, la pièce est reprise : le comte
d’Artois, frère du roi, joue Figaro, Rosine est jouée par... Marie-Antoinette.
Dans sa Lettre modérée sur la critique et la chute du Barbier de Séville, l’auteur
explique lui-même son intrigue : « Un vieillard amoureux prétend épouser demain sa
pupille ; un jeune amant plus adroit le prévient, et ce jour même, en fait sa femme à
la barbe et dans la maison du tuteur. Voilà le fond dont on eût pu faire, avec un égal
succès, une tragédie, une comédie, un drame, un opéra, et cœtera. L’Avare de Molière
est-il autre chose ? le grand Mithridate est-il autre chose ? » Le sujet, il est vrai
n’est pas neuf, et au nombre des sources, il faudrait citer encore L’École des femmes
de Molière et La Précaution inutile du dramaturge Fatouville.
Les trois vainqueurs dans cette affaire sont tout d’abord le comte Almaviva, qui porte
bien son nom : ce jeune premier a l’esprit vif. Il est plein de fougue et de ressources.
Il est surtout merveilleusement bien secondé par le rusé Figaro, qui fut jadis son valet.
Supérieur au Scapin français ou à l’Arlequin italien, ce barbier espagnol a une verve et un
talent remarquables. Il est le « machiniste » de la pièce, celui qui en tire les ficelles,
à l’instar de l’auteur, dont il est en quelque sorte le fils (fils Caron se prononce à
l’époque « fi Caron »). Enfin, Rosine, la pupille, est toute fraîche, à la fois ingénue et
malicieuse. Ils triomphent tous trois des précautions inutiles de Bartholo, le type même du
barbon, le vieil homme amoureux, qui veut épouser sa pupille, aidé en cela par Don Bazile,
le professeur de chant.
La sagesse finale du Barbier tient dans ce mot de Figaro : « Je me presse de rire de
tout, de peur d’être obligé d’en pleurer. »
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