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Les relations entre conflits de classe et changement social chez Marx

A. La lutte des classes est au cœur du changement social pour Marx

Pour Marx, les classes sociales s’inscrivent toujours dans un mode de production qu’il définit comme la combinaison des forces productives (ensemble des moyens de production matériels et humains) et des rapports de production (relations de pouvoir, de propriété et de répartition) propre à une société donnée. Dans un mode de production, les membres d’une classe occupent une place définie par la possession (ou non) des moyens de production. Une classe existe donc d’abord en fonction de réalités objectives (conditions matérielles d’existence identiques), mais elle n’existe réellement que si elle a conscience d’avoir un intérêt et un ennemi communs. Il n’y véritablement de classes qu’en lutte.

Dans le mode de production capitaliste, les deux classes fondamentales aux intérêts inconciliables sont la bourgeoisie qui possède les moyens de production (le capital) et exploite le prolétariat (la classe ouvrière) qui ne possède que sa force de travail, et doit la vendre pour vivre.

Pour Marx, « la lutte des classes est le moteur de l’histoire ». Selon lui, la société n’a pas toujours été divisée en classes et ne le sera pas éternellement. La propriété privée, cause de cette division, détermine toujours une classe dominante qui exploite et opprime le reste de la société et se dote d’un État pour protéger ce pouvoir. Inhérents aux sociétés de classes, les conflits sont aussi le moyen de changer la société et d’aller vers le progrès. La lutte des classes permettra de supprimer la propriété privée et les classes après une évolution de long terme menant à une société idéale et sans conflits, le « communisme ».

B. Critiques et dépassements de l’approche marxiste

Si le XIXe siècle semble confirmer l’analyse marxiste, la deuxième moitié du XXe semble invalider beaucoup de ses pronostics : au lieu de sombrer dans la faillite économique, le capitalisme a résolu la crise de 1929 et s’est réorganisé ; au lieu de l’appauvrissement général, la consommation de masse correspond plutôt à un enrichissement de la classe ouvrière ; au lieu de voir les conflits sociaux déboucher sur un affrontement révolutionnaire, la division en classes semble reculer avec la montée des classes moyennes et de l’individualisme dans des sociétés postindustrielles où le poids de l’industrie et de « la classe ouvrière » (telle que la décrivait Marx) tendent à décroître.

Quant à l’expérience du « socialisme réel » (en URSS et dans les autres pays socialistes), elle n’a pas conduit à l’extinction des classes et au dépérissement de l’État que Marx appelait de ses vœux. Il est vrai d’une part que celui-ci n’a connu et analysé que la société capitaliste et d’autre part qu’il n’est pas forcément responsable de ses « héritiers ».

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