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La mondialisation : un phénomène économique et culturel

1 Le village planétaire

1.1 Un parti pris libéral

Depuis le milieu du XXème, les pays ont cherché à promouvoir le libre-échange pour profiter de ses avantages : constitution d'un marché mondial (augmentation des débouchés), possibilité de profiter de la Division Internationale du Travail ( réduction des coûts de production) et évité les replis protectionnistes en cas de crise (ex 1929). Cette promotion s'est faite au travers d'un cadre institutionnalisé : le GATT puis l'OMC.

1.2 Une ouverture grandissante des économies

Une ouverture encadrée

L'Organisation Mondiale du Commerce OMC, née le 15 avril 1994 lors de la signature des accords de Marrakech a pour vocation d'étendre le GATT (General Agreement on Tariffs and Trade) signé en 1947. L'OMC organise régulièrement des négociations commerciales multilatérales appelées « Round » visant à limiter les entraves au libre échange. L’OMC veille à la bonne exécution des accords conclus et fournit une assistance aux pays désireux de s'insérer dans les échanges internationaux.

Le bilan actuel de l’OMC et du GATT est positif puisque depuis la 2ème guerre mondiale, les droits de douane ont baissé de 40%, la croissance continue sans crise de grande ampleur et de grands déséquilibres.

Les différents degrés d’ouverture

L’internationalisation d’une économie signifie l’élargissement des échanges d’activité au niveau international. Une part croissante de la production des pays est destiné au marché mondial.

Une économie mondialisée signifie que la production s’organise à l’échelle internationale, avec une DIT qui tient compte des dotations factorielles de chaque pays et une prise en compte des spécificités régionales des marchés (goûts, pouvoir d’achat).

Un pas supplémentaire est franchi avec la globalisation : les opérations financières, de production, de communication et de gestion sont intégrées. La tendance à l’affaiblissement des différences nationales est accentuée, les marchés nationaux étant traités comme un bloc unique et homogène.

1.3 L'entreprise globale

Les FMN

Les Firmes Multinationales contrôlent ou possèdent des entreprises implantées dans plusieurs pays pour élaborer une stratégie qui s’appuie sur les différences socio-économiques des pays au moyen de délocalisation ou d’IDE (Investissement Direct à l’Etranger). On distingue :

  • les filiales-relais qui produisent le même produit que la maison mère
  • les filiales ateliers qui se spécialisent dans la production d’un composant particulier du produit final
Les objectifs des FMN
  • le contrôle et l’exploitation des matières premières (argument dominant au XIXème et début XXème)
  • contourner les barrières protectionnistes
  • la recherche de débouchés sur des marchés attractifs la réduction des coûts de production en s’appuyant sur l’inégale
  • répartition mondiale des facteurs de production éviter les risques géopolitiques

2 Les stratégies de développement des PED

2.1 Ouverture vs protection

Dans les années 60-70, les PED ont cherché à se développer essentiellement en suivant deux modèles :

  • Les stratégies autocentrées dont l'objectif est de garder indépendance et autonomie nationale en s'appuyant sur le marché intérieur et les ressources du pays ( industrie industrialisante selon l'ex - modèle soviétique ou la substitution aux importations (ISI))
  • Les stratégies d'insertion dans le commerce mondial ou extraverties s'appuyant sur les théories du libre-échange (promotions des exportations)

Les stratégies d’insertion semblent les plus fructueuses (ex de la Corée du sud), même si l’insertion a due être tempérée par l’intervention de l’état et des mesures protectionnistes et se traduit aujourd’hui par une dépendance accrue vis-à-vis de l’extérieur et un fort endettement.

2.2 Evolution et mesure du commerce international

Les grandes évolutions des échanges internationaux sont :

  • Ouverture générale des économies grâce à la baisse des tarifs douaniers
  • Déplacements des flux d’échanges : on observe une régionalisation des flux d’échanges à cause des accords signés (ALENA, UE…). Développement des investissements directs à l’étranger (création de filiales ou achat d’entreprises -OPA, prise de participation…)
  • Part croissante des produits manufacturés ( 1960 : les produits primaires représentent 45% des exportations mondiales par produits, aujourd’hui, 27%)
  • Services et produits à haute technologie occupent une place croissante.

D’un point de vue quantitatif, le commerce international est mis en évidence par :

  • le solde commercial (X-M)
  • le taux de couverture (X/M)
  • l’effort à l’exportation (X/PIB)
  • le taux de pénétration (PIB+M-X)

2.3 La DIT n'avantage pas la même façon tous les pays

Les formes de commerce
  • Le commerce inter-branche : le pays développe une spécialisation dans une branche, exporte son produit et importe des produits de nature différente. C’est la DIT de type colonial (jusqu’aux années 70). Les pays du centre (développés) se spécialisent dans les produits manufacturés et les pays périphériques dans les produits primaires. La crise des années 70 révèle une nouvelle DIT. Grâce à une « remontée des filières », certains PED sont en mesure d’exporter des produits intégrant une forte valeur ajoutée (cas des NPI), alors que les pays du Nord sont de gros exportateurs de matières premières.
  • Le commerce intra-branche : les pays s’échangent des produits de même nature.
La DIT est source d’inégalité entre les pays :

Les pays du Centre exportent des produits à forte valeur ajoutée alors que les pays de la périphérie sont spécialisés dans les produits primaires à faible VA L’échange est inégal selon Emmanuel : à prix égal, les exportations des PED incorporent plus de travail que les importations des pays développés. Les pays du Centre tirent avantage de l’exploitation des travailleurs des « nations prolétaires ».

Une détérioration des termes de l’échange se produit car les hausses des prix des produits importés par les PED en provenance des pays développés sont plus rapides que celle de leurs exportations.

3 Spécificités socioculturelles et mondialisation

3.1 La mondialisation : un phénomène culturel

Homme unique

Lorsque les entreprises s’implantent à l’étranger, elles apportent non seulement des modifications dans les structures économiques mais exercent aussi une influence sur les sociétés. La mondialisation sur le plan culturel se traduit par :

  • la diffusion de produits identiques qui tendent à répondre à des besoins uniques. Ils sont le véhicule des valeurs et de la culture de la puissance économique qui s’implante dans le pays.
  • la généralisation du commerce de produits culturels, souvent d’origine américaine
  • la généralisation des méthodes de gestion des entreprises et ses conséquences qui tendent à l’uniformisation des comportements et des modes de travail
Les dangers

On peut craindre que la mondialisation s’accompagne d’un effacement des particularismes régionaux, de disparitions de cultures tendant vers une uniformisation des modes de pensée et de vie. Cela se traduit par :

  • l’acculturation qui désigne l’ensemble des changements socioculturels entraînés par le contact prolongé entre des groupes de cultures différentes et dans un sens plus stricte l’adoption d’éléments d’une culture en abandonnant, partiellement ou totalement ceux de sa propre culture. Elle débouche sur :
  • une occidentalisation et une déculturation du peuple qui par mimétisme adoptent les valeurs occidentales
  • des réactions de rejet de la culture occidentale sous forme de repli identitaire (intégrisme, nationalisme) émergence d’une nouvelle culture

3.2 Quelle place pour l'Etat ?

Le poids de plus en plus grand des FMN et des marchés financiers peut faire craindre une perte de souveraineté des Etats. Leur marge de manœuvre en matière de politique économique est limitée, l’économie étant dirigée davantage par des grands groupes que par des idéaux politiques. Le politique s’efface-t-il au profit de l’économique ? C’est l’enjeu de la construction européenne : le recherche d’une nouvelle unité politique permettant la régulation d’un marché devenu mondial.

3.3 Le développement durable

Pour les adversaires du processus de mondialisation, la dépendance et notamment l’extraversion sont source de blocage du développement.

La dépendance désigne un mode de développement d’un pays par rapport à un autre qui lui impose sa façon de concevoir le développement. Cela se traduit par une dépendance économique, culturelle et politique.

L’extraversion est un des aspects de la dépendance puisque q’elle désigne une économie tournée vers l’étranger dont elle dépend pour ses débouchés, son financement et ses modèles techniques et culturels.

Aujourd’hui, on s’efforce de penser le développement sur le long terme. C’est pourquoi a été proposée la notion de « développement durable », inspirée par la volonté de concilier l’amélioration du bien être des générations présentes avec la sauvegarde de l’environnement des générations futures.

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