L'Etats entre décentralisation et construction européenne
Depuis quelques années, l’image d’un territoire français administré par le centre – par la capitale –
tend à disparaître. D’une part, la décentralisation vise à donner plus de pouvoirs aux collectivités locales.
D’autre part, l’Union européenne prend des décisions applicables partout en Europe, donc en France. L’État
centralisateur est donc remis en question.
1. L’évolution du rôle de l’État
La Révolution et l’Empire ont légué un modèle administratif très centralisé sur Paris.
Depuis les deux guerres mondiales et la crise économique de 1930, l’État intervient très fréquemment
dans la vie des Français. Il exerce de plus en plus de responsabilités : dans la lutte contre le chômage,
l’emploi, l’ordre public, la Sécurité sociale… Il est chargé de l’éducation, de l’aménagement du territoire,
donc de projets pour l’avenir.
On a pu parler d’un « État-providence », c’est-à-dire d’un État protégeant et assistant les individus
dans tous les problèmes de la vie quotidienne.
2. L’État centralisateur remis en question ?
Un État centralisateur est un État qui tend à tout gérer. Les principaux désavantages sont la lenteur
administrative, l’inadaptation des projets aux réalités locales, la lourdeur du budget.
Depuis les années 60 et surtout 80, l’État cherche à déconcentrer ses services – c’est-à-dire à envoyer en
province une partie de ses administrations – et à décentraliser – c’est-à-dire à redonner aux collectivités
locales de plus grandes responsabilités dans les projets locaux.
Exemple de déconcentration : en 1992, l’État décide de la délocalisation de 30 000 emplois
d’administrations publiques de Paris vers des villes de province.
Exemple de décentralisation :
La répartition des compétences entre les collectivités locales :
Enseignement |
écoles primaires |
collèges |
lycées |
Environnement |
distribution d’eau potable
assainissement
collecte des ordures ménagères |
protection de l’environnement |
|
|
Commune |
Département |
Région |
Pour toutes ces compétences, les collectivités locales ne font pas intervenir l’État.
3. Le rôle accru de l’Union européenne
La construction européenne amène l’État à se dessaisir d’une partie de sa souveraineté au profit de
l’Union européenne. C’est le principe de subsidiarité, qui s’applique notamment depuis le traité de
Maastricht de février 1992 : la France, comme les autres pays européens, délègue progressivement ses
pouvoirs à l’Union européenne en ce qui concerne la monnaie – c’est la création de l’Euro –, la sécurité
commune, voire même la politique étrangère.
Ainsi l’État évolue entre décentralisation et politiques communes européennes, ce qui montre son adaptation
aux réalités contemporaines.
Le développement des médias contribue sans doute à préserver la citoyenneté, et donc la démocratie,
par le grand nombre d’informations qu’ils fournissent. Toutefois, mal exploités, les médias peuvent
devenir une arme redoutable contre la démocratie : ils peuvent manipuler, désinformer, faire de la
propagande. Ainsi l’opinion publique, qui se forme au contact des différents médias, peut aussi en
être la victime.
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