Fiches de Cours > Collège > Histoire > L'Allemagne nazie (1933-1939)

L'Allemagne nazie (1933-1939)

Profitant d’une grave crise économique et politique, Hitler est nommé chancelier d’Allemagne à partir de janvier 1933. En un peu plus d’un an, il établit une dictature totalitaire. Prônant la supériorité de la race aryenne, il renforce les mesures d’exclusion contre les races dites « inférieures ». Pour agrandir l’« espace vital » de la « race des seigneurs », Hitler lance un programme de réarmement qui débouche sur une politique d’agression.

Personnage clé

Adolf Hitler (1889-1945) : né en Autriche, il connaît une jeunesse difficile. Blessé au cours de la Première Guerre mondiale, il prend en 1920 la tête du NSDAP (Parti national-socialiste des travailleurs allemands – le futur parti nazi). Après l’échec d’un coup d’État à Munich en 1923, il écrit en prison Mein Kampf – (Mon Combat), dans lequel il développe ses thèses antisémites et racistes. Nommé chancelier en janvier 1933, il installe rapidement une dictature totalitaire.

Définitions

Chancelier : Chef du gouvernement (Premier ministre) en Allemagne.

SS : « Schutz Staffel » : sections de protection, milice au service du parti nazi.

Gestapo : « Geheime Staats Polizei » : police politique d’État.

1. L’arrivée des nazis au pouvoir : 1933

Hitler prend le pouvoir de façon légale en profitant d’une grave crise économique et politique.

A. L’impact de la crise économique et politique (1930-1932)

À partir de 1930, l’Allemagne est durement touchée par la crise économique née aux États-Unis en 1929. La production s’effondre et le pays compte 6 millions de chômeurs en 1932. Les gouvernements se succèdent, incapables de maîtriser la situation.

Le mécontentement de la population s’exprime par la montée des partis extrémistes, dont le parti communiste, et le parti nazi dirigé par Adolf Hitler.

B. La prise du pouvoir par Hitler : 30 janvier 1933

L’arrivée au pouvoir d’Hitler se fait par des voies légales mais dans un climat de violence. De 1930 à 1932, tandis que les milices nazies – les SA, sections d’assaut – brisent les grèves et répandent la terreur dans la rue, les élections sont de plus en plus favorables au parti nazi, soutenu par des hommes d’affaires anticommunistes. Sous leur pression, le président Hindenburg nomme Hitler chancelier le 30 janvier 1933.

C. L’élimination des oppositions : 1933-1934

En quelques mois, les nazis imposent leur dictature. Ils commencent par éliminer les autres partis politiques : le parti nazi reste seul autorisé.

En mars 1933, Hitler reçoit les pleins pouvoirs. En juin 1934, par la purge sanglante de la « Nuit des longs couteaux », il fait supprimer une partie des chefs des SA.

Fermement soutenu par l’armée, Hitler devient à la mort du président Hindenburg, en août 1934, le Führer – le chef.

2. « Ein Volk, ein Reich, ein Führer » : le totalitarisme hitlérien (1933-1940)

Hitler impose une dictature qui contrôle tout : c’est un totalitarisme. Le principe en est : un seul peuple – « ein Volk », dans un seul État ou « Empire » – « ein Reich » –, suivant un seul chef – « ein Führer ».

Le totalitarisme hitlérien

« Ein Volk »
un peuple
Suprématie de la race aryenne
Regroupement des populations de langue allemande
Exclusion des races « inférieures »
Élimination des juifs
Politique expansionniste agressive
« Ein Reich »
un Etat
(Reich = Empire)
État centralisé
Parti unique : parti nazi
Propagande
Embrigadement de la population
répression et terreur
camps de concentration
« Ein Führer »
un chef
Pleins pouvoirs à Hitler, guide infaillible Serment de fidélité à Hitler
Fin des libertés fondamentales
Culte de la personnalité
Principes Moyens d’application

A. Un gouvernement autoritaire et centralisé

Entouré d’hommes qui lui sont dévoués, Hitler dirige un état centralisé et unifié où le parti nazi contrôle l’administration locale, les quartiers, les entreprises ; les libertés fondamentales sont supprimées.

Le « Führer » – le chef – détient tout le pouvoir. Il s’appuie sur la milice des SS qui exécute impitoyablement ses ordres.

Dirigée par Himmler, la Gestapo, police secrète d’état, arrête, torture et déporte les opposants dans les premiers camps de concentration, créés en 1933, comme Dachau près de Munich.

B. L’encadrement de la population

L’opposition est rendue difficile.

Une intense propagande, dirigée par Goebbels, utilise la presse, la radio, le cinéma et l’art. Les symboles hitlériens comme la croix gammée et l’aigle impériale sont affichés partout.

De grandes cérémonies militaires sont organisées, à Nuremberg, pour démontrer la force de l’armée réunie autour du Führer.

Les jeunes gens, embrigadés dans des organisations comme les « jeunesses hitlériennes », suivent un entraînement militaire obligatoire et obéissent aveuglément à leurs chefs. L’enseignement est contrôlé.

Les SS organisent des autodafés, bûchers où ils brûlent en public les livres interdits.

C. Une idéologie totalitaire

L’idéologie nazie se fonde sur l’idée de la supériorité de la race aryenne, race de seigneurs censée être représentée par les Allemands.

Une politique d’exclusion systématique se met en place contre les peuples dits « inférieurs ». Les plus touchés sont les juifs, qui sont exclus de la société par les lois de Nuremberg en 1935. Persécutés lors de la « Nuit de cristal » en novembre 1938, ils sont systématiquement éliminés à partir de 1942 : c’est la « solution finale ».

3. Une politique d’agression (1933-1939)

En tant que représentants de la « race des seigneurs » , les nazis veulent rassembler les Aryens, agrandir leur « espace vital » et rétablir la toute-puissance de l’Allemagne.

A. Économie et réarmement : les premiers défis (1933-1936)

Pour supprimer le chômage, l’État nazi entreprend d’abord de grands travaux autoroutiers et urbains.

Puis, en violation du traité de Versailles de 1919, il lance, à partir de 1936, un plan de réarmement de l’Allemagne et rétablit le service militaire obligatoire ; à la même date, il remilitarise la Rhénanie.

Le pays vit de plus en plus en autarcie : il doit devenir indépendant, produire ce dont il a besoin sans importations. Cette politique prépare la guerre.

B. Les agressions hitlériennes (1936-1939)

L’Allemagne sort de son isolement et se rapproche des autres dictatures.

  • Elle signe, en novembre 1936, une alliance avec l’Italie fasciste de Mussolini : l’« Axe Rome-Berlin ». De 1936 à 1939, ces deux pays aident le général Franco dans sa conquête du pouvoir en Espagne.
  • Enfin Hitler conclut un pacte avec le Japon : le pacte antikomintern, anticommuniste.

L’expansion nazie commence.

  • En mars 1938, Hitler réalise l’Anschluss en annexant l’Autriche, ce qui est interdit par le traité de Versailles.
  • Puis il réclame, en Tchécoslovaquie, la région des Sudètes, où se trouve un peuple de langue allemande. À la conférence de Munich, en septembre 1938, le Royaume-Uni et la France croient sauver la paix en acceptant les exigences d’Hitler mais celui-ci annexe entièrement la Tchécoslovaquie en mars 1939.
  • Enfin, pour préparer l’invasion de la Pologne, Hitler signe en août 1939 avec l’URSS le pacte de non-agression germano-soviétique et déclenche la Seconde Guerre mondiale.

En 1939, l’Allemagne nazie ne compte plus de chômeurs ; elle est devenue la deuxième puissance industrielle du monde. Mais elle connaît une dictature totalitaire antisémite et se lance dans l’éprouvante Seconde Guerre mondiale qui détruira ce régime.

À partir de 1939, Hitler et ses alliés se lancent dans la conquête rapide de l’Europe et de l’Asie. À la fin de 1941, la victoire leur semble acquise. Mais l’entrée en guerre de l’URSS, puis des États-Unis, ajoutée à d’immenses efforts, permet aux vainqueurs de sortir d’un conflit marqué par des génocides atroces.

xs
sm
md
lg